6.6.05

Le mal français, encore et toujours

L'omnipotence de l'État français entraîne aussi que les citoyens en attendent tout. «On reproche au gouvernement jusqu'à l'intempérie des saisons.» «Se mettre à l'aise aux dépens du trésor public» paraît aux Français «la voie la plus aisée et la mieux ouverte à tous».

Surtout, le gouvernement est voué à la faiblesse, notamment parce qu'il lui est difficile de faire passer les mesures qui heurtent les agents de l'Etat. La toute-puissance de l'administration engendre même de leur part une attitude revendicative chronique à l'endroit du pouvoir. Aussi celui-ci a-t-il bien du mal à faire prévaloir l'intérêt général contre les intérêts corporatistes de ses agents : «C'est un spectacle qui frappe de voir comme ce gouvernement si envahissant demeure interdit à la moindre résistance et comme alors il s'arrête, hésite, parlemente.»
Est-ce une analyse de la situation actuelle ? Non, c'est du Tocqueville (1805-1859), trouvé dans Tocqueville, l'intellectuel sans nostalgie, par Raymond Boudon. Comme quoi le mal français est profond et remonte à un temps presque immémorial (certains présument que déjà, sous Vercingétorix, les guerriers gaulois se mettaient en grève pour un oui ou pour un non, ce qui expliquerait la défaite d'Alésia).
 

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